En 2021, les Etes culturels m’ont donné la possibilité de découvrir le quartier dans lequel je vivais, à travers un prisme artistique questionnant la vie du quartier de l’Elsau, aussi surnommée la Cité Blanche, et la vision qu’en portent les habitants.
Par différents récits de différents âges et nationalités, s’est dépeint un quartier en transition. Un petit îlot de verdure où naviguent la mixité et la cohésion.
Tour d’horizon d’un lieu aux mille visages, en partenariat avec le Centre Social et Culturel de l’Elsau.
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Table ronde avec Nora, Coralie, Mohammed et Massine, organisé avec Laurent Lab du Centre Social et Culturel, sur la place de ce dernier dans l’Elsau et leurs ressentis quant à leur quartier.
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« Le Centre Socio Culturel est un lieu repère pour les habitants, pour tout ce qui peut être accompagnement social, mais aussi papier, caf etc…
On a aussi beaucoup une population étrangère, d’où l’importance ici d’être un lieu repère. Les ainés sont là, les enfants sont là, les parents… C’est essentiel pour le quartier.
Quand les habitants voient que les personnes qui travaillent ici prennent le temps de les écouter, de les accompagner pour des tas de petites choses, importantes ou non, ils savent qu’ici il y a toujours quelqu’un pour eux. Tu es là pour eux. J’ai découvert le travail social très tard dans ma vie, aux alentours de 40 ans. Je n’avais pas d’idées de ce que pouvait être un centre social. Je peux battre un gamin à plate couture au ping-pong et en même temps être là pour l’aider à comprendre les divisions.
Il y a une vraie utilité des centres sociaux dans les quartiers, et donc une vraie utilité des travailleurs sociaux dans des endroits comme ici. » – Laurent, Coordinateur chargé de projets
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« Ce que je n’aime pas c’est quand on parle mal du quartier parce qu’on ne le connait. » – Christiane, octogénaire
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« À quatre ou à cinq dans ta baraque
J’regrette pas quand j’ai mis carotte
J’regrette pas quand j’donnais boulette
Visser la journée, l’début d’mois, un festin
Faut, plus de sous, plus de monnaie pour les gars d’en-‘ssous
Suiveur, tu connais, tu passes au-d’ssus
Cité blanca dog, dog, pour le gang, boy
J’les voyais papoter mais j’suis pas sur leur pote là, gros
Une descente de plus dans ta room (vroom vroom)
Le moteur ronronne sur ta rue, ta maman s’inquiète pour ta vie
C’est clairement mort, quand le 17 passe, il nous gêne
Elle s’ra sur mes côtes quand le buzz m’appellera au réveil » Cité Blanche, Larry
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« J’essaie de me donner à 100% dans les différents projets dans lesquels j’interviens ou que je mets en place, tout simplement parce que dans ce quartier il n’y a pas énormément de propositions qui sont faites aux enfants et à leurs familles, que ce soit dans l’accompagnements scolaire, sportif, ludique etc… Nous essayons d’apporter un accompagnement quotidien. Ce qui me conforte, c’est que l’on a beaucoup de participants, que ce soit le soir pour les aides aux devoirs ou le mercredi avec les pré-ados et l’animation de rue et même le samedi! Les parents sont rassurés quand leurs enfants leur disent ‘’on va au centre’’, ils savent où les trouver et où nous trouver parce qu’on communique beaucoup avec les familles. On sent parfois que l’on est une oreille importante à leurs yeux, ils veulent qu’on les écoute et qu’on donne notre regard, notre avis sur la relation que l’on a avec les enfants. On porte un regard qui peut adoucir les choses en comparaison parfois avec les écoles.
Notre action est légitime et ça me donne envie de continuer. Le résultat se sent. Les jeunes sont enthousiastes. Peu importe les générations, tout le monde sait que le centre, c’est une valeur sure. » – Maxime, Animateur Ados
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« Le rôle du Csc Elsau sur son territoire, c’ est : recueillir , écouter la parole des habitants du territoire, les accompagner dans leurs projets, faciliter les projets des jeunes, des bénévoles d’ateliers, les projets de développement tels que un studio d’enregistrement, des projets sportifs, ….
Animer, et susciter, activer, établir du lien, du dialogue, participer à une dynamique de territoire avec tous les acteurs (collectivités, associations, institutions….).
« Prendre sa vie en main , se donner le pouvoir d’agir
faire quelque chose avec les autres ;
on peut tous contribuer à l’intelligence collective ! » – Ceci pourrait être la devise du centre social et culturel de l’Elsau » Pierrette Schmitt, directrice du Centre Social et Culturel
« On se sent bien ici, on peut marcher, il y a l’eau, les parcs, la verdure… L’hiver on fait nos marches dans cette nature. » – Claude, octogénaire
« Un monsieur qui travaillait pour France 2 a dit un jour ‘’nulle part ailleurs à Strasbourg il n’y a d’endroit où on peut faire d’aussi belles promenades qu’ici » – Christiane, octogénaire
« Ce matin j’ai marché une heure, j’ai fait le tour, de la montagne verte et j’ai remonté le pont » – Lucien, octogénaire
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« Ça fait 48 ans que je m’occupe du 3e âge au centre. Je suis à l’Elsau depuis 1959. J’ai travaillé dans une usine de colles. Je ne voudrais pas partir d’ici, je suis trop bien à l’Elsau. Quand je suis venue dans ce quartier il y avait deux rues, rien d’autres que des payants, des fermes et des usines. » – Christiane, octogénaire
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« J’habite depuis 1968 ici. Moi j’en mourrais si je devais partir de ce quartier. » – Antoinette, octogénaire
« Ça fait 52 ans que je vis ici et je veux y rester, jusqu’à la fin. Le bon dieu a intérêt à me laisser ! Ça fait du bien de venir au centre pour voir d’autres figures, que toujours la sienne. Tu peux te regarder dans le miroir c’est toujours toi ! » – Liliane, septuagénaire
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« Ici, j’apprécie surtout le contact humain. La forme du travail en équipe est différente de ce que j’ai connu auparavant. Servir l’autre, le service humain, c’est un peu de l’humanité. On a l’impression d’être au cœur de la vie dans le quartier parce qu’on rencontre des personnes qui veulent donner, et des personnes qui veulent recevoir. Pour moi c’est vraiment le Centre. C’est super quand on dit ‘’je vais au centre’’, on ne précise pas le Centre de l’Elsau mais simplement ‘’le centre’’. Pour eux, ils se disent que le centre, c’est là où je vais régler mon problème.
Donner, c’est vraiment la première chose que je ressens quand je me lève le matin. Je viens travailler parce que j’ai quelque chose à donner, que ce soit le sourire, le bonjour, la disponibilité… tout. » – Judith, Secrétaire
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« J’habite ici depuis 12 ans et je connais le quartier depuis plus de 40 ans. Maman y était pendant 30 ans et ma fille habitait aussi ici pendant une vingtaine d’années. J’aime dire que je suis une fille du quartier, et j’aime dire que ce quartier, je l’aime. » – Mireille, septuagénaire
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